55 fermes bio de plus en 2022, c’est autant qu’en 2021. Désormais 14,7% des fermes franciliennes sont engagées en agriculture biologique dans la région, qui totalise au 31 décembre 2022, 650 fermes bio pour plus de 37000ha. 30 de ces fermes nouvelles sont situées sur des zones à enjeux eau. Les pratiques à faible niveau d’intrants encouragées par l’AESN, Suez ou Eau de Paris continuent de porter leurs fruits.

« Il y a plus d’installations en 2022 qu’en 2021 (26 contre 21), détaille Myriam RAFRAF, chargée de mission pour l’Observatoire du GAB IdF. « 14 d’entre elles en maraîchage, ce qui explique que les surfaces liées à ces installations soient plus faibles qu’en 2021 (76ha en 2022 contre 123 ha). »

Même si un peu moins nombreuses qu’en 2021, les conversions 2022 sont au nombre de 29 (37 en 2021), dominées comme l’an dernier par les grandes cultures, avec 16 fermes en conversion.

S’il n’y a pas de chute de la dynamique d’engagement, l’ORAB note d’avantage d’arrêts de certification. 15 en 2022, contre 11 en 2021. La première cause est le départ à la retraite. Un sujet de préoccupation déjà évoqué l’an dernier : une ferme bio sur 5 en Ile de France est candidate à la reprise.

S’adapter à la baisse globale de la consommation alimentaire

Du côté des fermes en place, la très médiatisée baisse de la consommation de produits bio s’est concrétisée ces trois dernières années, par une baisse des ventes dans les plates formes en ligne, en Amap, dans les magasins spécialisés… Les fermes bio franciliennes vont donc chercher les consommateurs là où ils sont « partis » : au restaurant, sur d’autres marchés, en GMS. La vente à la ferme elle, se porte bien, d’autant que nombreux sont les producteurs bio franciliens qui ont fait le choix de ne pas augmenter leurs prix. Les fermes diversifient également leur offre avec des activités non agricoles comme le gîte, la pension équine ou l’accueil pédagogique. Et ceux qui ont les frigos pleins, comptent sur nous pour le dire, et réduisent temporairement les surfaces de production.

Situation exceptionnelle sur les céréales

En céréales, « l’offre a augmenté plus vite que la demande, explique Antoine FOUILLIARD conseiller Grandes Cultures au GAB IdF. Entre 2016 et 2022, suite à une vague de conversions et grâce à une moisson 2022 exceptionnelle, la collecte de céréales bio en France a été multipliée par 4. Pour la première fois, la France est exportatrice de blé bio. » Résultat : les prix d’achat du blé bio sont passés de 500€/tonne sur la période 2017-2019 à environ 420€/tonne aujourd’hui. Ils se rapprochent ainsi des cours du blé conventionnel, augmentés par les tensions provoquées par la guerre en Ukraine sur le marché mondial de l’énergie et des céréales.

Devant l’offre bio plus abondante, les acheteurs (meuniers, coopératives…) sont aussi plus exigeants et certains blés bio sont déclassés en fourrages. Les fermes réagissent en modifiant leurs assolements.

Dans ce contexte, notre responsabilité de Groupement de Producteur.trice.s Bio d’Ile de France porte sur la défense de la juste rémunération des productions, sur la mise en lien de l’offre disponible avec tous les types de demandes et sur un renforcement de la communication sur les bénéfices (environnementaux, climatiques, sanitaire et sociaux) d’une production biologique locale.

Contact Presse : Fanny Héros 07 86 51 87 33

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