Bernard Vincent, arboriculteur

«Je souhaite mobiliser et apporter ma compétence sur les dossiers transmission, installation et arboriculture» Bernard Vincent (EARL Les Fruits de la Voulzette). Arboriculteur bio à Jutigny en Seine et Marne, il nous parle de son parcours, du GAB et de son entrée au CA à l’aube de la transmission de sa ferme.


Peux-tu décrire un peu ton parcours vers l'arboriculture biologique ?

Je me suis installé comme céréalier en 1979 et j’ai commencé à transformer la ferme en exploitation fruitière dans les années 80. Je suis passé en bio en 2007 et maintenant je suis producteur de fruits exclusivement. J’étais en production intégrée, on utilisait quelques produits de traitement mais très peu, j’étais déjà en marche vers l’AB. J’étais convaincu depuis longtemps, mais il me fallait le déclic. Ce sont les premières Amap qui m’ont poussé à passer définitivement en bio. En arboriculture fruitière, c’est très difficile : beaucoup de parasites, peu de traitements, on se prend des gamelles. Si on n’avait pas les Amap pour nous soutenir, on aurait beaucoup de mal.

Tu es adhérent au GAB depuis une dizaine d’années, quelles sont les raisons d’une telle fidélité ?

Ce qui m’intéresse surtout c’est la structure bio, le groupe des agriculteurs bio, de voir comment la bio évolue en Ile de France. Si on ne se regroupe pas, on est trop isolé. Le GAB m’a surtout aidé au début au niveau de tout le formalisme administratif, les enregistrements, les déclarations… Au niveau technique, on est court. Comme on n’est pas assez nombreux en arboriculture, on est un peu chacun dans notre coin. Il faudrait qu’on arrive à développer davantage d’arboriculture en Ile de France. Il y a beaucoup de demandes et on ne peut pas fournir.

Pourquoi est-ce que tu as décidé d’entrer au CA du GAB ?

Ca faisait un bout de temps que j’y pensais, mais je n’avais pas le temps. Comme je suis plutôt en fin d’activité, je commence à lever le pied sur la ferme. Et comme Jean-Marc Gaillard souhaitait décrocher un peu du CA, il fallait un arbo pour reprendre le flambeau. J’y vais pour me tenir au courant de tout ce qui se passe. Et puis je souhaite mobiliser et apporter ma compétence sur les dossiers transmission, installation et arboriculture.

Une dernière question que la transmission justement. Comment tu envisages la transmission de ta ferme ?

Je ne sais plus du tout. Il y a deux ans, j’avais un idéal de transmission avec une couveuse. J’ai pensé m’associer avec quelqu’un, mais je n’ai plus envie. Entre la transmission progressive, parrainée, le stage ou la transmission brutale, je ne sais plus. Les gens que j’ai rencontrés ont des profils très différents. Je ferai en fonction du premier candidat qui aura envie de se lancer, je m’adapterai. C’était prévu pour 2017, ce sera 2018. Je souhaite vraiment que tout mon circuit d’AMAP continue à être servi. On va tout faire pour rester dans cette voie.

Propos recueillis par Fanny Héros

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