Morgane Converset : installée en maraîchage bio après 1 an de couvée

Morgane Converset installée en maraîchage bio après 1 an de couvée
Installée en maraîchage sur 1,5 ha dans les Yvelines après 1 an de couveuse à la Ferme des Prés neufs, Morgane Converset est l’une des 22 nouvelles installations en bio en 2018. Une fois l'activité maraîchère bien installée, elle envisage diversifier en poules pondeuses et faire de l'accueil pédagogique.
Comment en venez-vous à vous installer en maraîchage bio ?
C’est une reconversion hors cadre familial. Mes grands-parents étaient à l’origine dans l’agriculture, mais je n’ai pas pu aller vers l’agriculture tout de suite. Après une quinzaine d’années comme chargée de mission dans l’économie sociale et solidaire et le développement local, j’ai décidé de changer. J’ai fait un BTS en production horticole pour vérifier que c’était bien le maraîchage qui m’intéressait. J’ai fait tous mes stages en maraîchage bio à la SARL RENARD. Ensuite j’ai fait 1 an de couveuse dans une ferme bio de l'Essonne. Par rapport à mes convictions et mon cheminement personnel, c’était une évidence de m’installer en bio.
Quel regard portez-vous sur ce dispositif de couveuse ?
C’est à mon avis la meilleure expérience avant l’installation, surtout quand on est hors cadre familial. C’était loin de chez moi, mais je ne regrette pas. On se rapproche des conditions de l’installation, on voit comment se passe une année complète. Ca m’a permis d’être introduite au niveau du réseau professionnel, de rencontrer des collègues, des fournisseurs et d’être considérée comme quelqu’un qui va s’installer. C’est un bon test et une bonne expérience.
On peut rester en couveuse jusqu’à 3 ans. Mais si je poursuivais la couveuse, je n’allais plus être éligible à la Dotation Jeune Agriculteur. J’ai eu la chance de trouver un terrain très vite à côté de chez moi.
Avant la couveuse je ne me sentais pas prête, après on ne se sent jamais prête à 100% mais bien plus armée, même si je pense qu’on apprend toute sa vie.
En couveuse, vous avez démarré sur un débouché 100% Amap ?
Oui et c’est le débouché qui me convenait.
Pensez-vous à la diversification ?
J’ai toujours un peu la tentation pour un petit atelier de poules pondeuses. Je pense suivre une formation poules pondeuse cette année avec Abiosol. Après ce ne sera pas pour avant 2020, 2021. Je vais bien creuser la question de l’élevage avant et bien installer le maraîchage. J’aimerais bien faire de l’accueil pédagogique par la suite. Pour l’instant, je suis dans la mailing-list du réseau de fermes pédagogiques du GABIdF.
C'est important pour toi de participer au réseau ?
J’ai beaucoup profité des formations proposées par Abiosol quand j’étais en couveuse. Je pense que c’est la grande force du réseau de pouvoir aller voir plein de producteurs et de pratiques. Ca me fait plaisir de pouvoir contribuer. Là j’accueille une visite, je ne me sens pas encore la légitimité technique pour davantage. J’aimerais bien accueillir des stagiaires aussi, comme je l’ai fait quand je n’étais pas encore installée. Pour l’instant je peux accueillir un stagiaire, qui a une petite expérience si possible. Avis aux amateurs (sérieux) !
Propos recueillis pas Fanny Héros
Extrait d'un entretien publié dans le Francilien Bio n°48