EGALIM en Ile de France : la dynamique est lancée
Mercredi 8 octobre 2025, à l’invitation de la DRIAAF, se tenait à la Préfecture d'Ile de France, le Comité Régional de l’Alimentation (#CRALIM). L’objectif : échanger sur les impacts des politiques publiques et en particulier de la loi #Egalim en restauration collective. « La restauration collective est un des leviers les plus puissants pour orienter l’alimentation vers la santé publique, la justice sociale et la transition écologique », a introduit Mme la Préfète, Marie GAUTIER-MELLERAY. « 7 ans après la promulgation et 3 ans après les textes d’application de la loi Egalim, le recul est suffisant pour dresser un premier bilan et ouvrir des perspectives ».

Les leviers qui fonctionnent
La décision politique
Julie GRUNEBAUM, adjointe au Maire de Noisy le Sec estime que « la loi protège les élus dans leurs choix, permet d’investir dans la qualité ».
Obligatoires, elles aussi les télédéclarations des données d’achats sur « ma cantine » ont triplé en Ile de France entre 2024 et 2025 et la part de cantines qui atteignent les objectifs Egalim augmente, a indiqué Mylène TESTUT-NEVES, directrice régionale et interdépartementale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, DRIAAF.
A surveiller : la part de bio, qui tend elle à diminuer (18% de produits issus de l’AB en 2022, 17% en 2023…)
Faciliter la logistique et l'approvisionnement
La Vice-Présidente de Région Valérie LACROUTE a présenté la plateforme Approv’Hallesl : outil de production, transformation (fruits, légumes, volailles) et de distribution, construit à Provins avec le département 77, pour approvisionner les collèges de 77, puis des lycées des 77, 93 et 94. « Un objectif était l’approvisionnement des cantines avec la production locale. » Un travail sur la construction de lots avec la Chambre d’Agriculture IDF, la rédaction de marchés publics accessibles aux producteurs locaux, assurant juste rémunération et sécurisation des volumes, a été mené.Pour compléter, le GAB IdF a soutenu la création de lots bio. Mentionnons aussi la Coopérative Bio d’Ile de France, qui centralise, transforme et distribue une gamme diversifiée de produits bio franciliens à destination des restaurants collectifs et des magasins spécialisés.
Viser la lune
Angelique JARDEL-JARDIN, Infirmière et responsable de crèche dans le 7e, « Egalim nous a permis d’aller plus loin et d’offrir le meilleur aux tout petits ». Fini l’ultra-transformé, place aux assiettes végétalisées, au bio et bio local et au fait-maison. « Aujourd’hui on est en 100% bio et durable ».
Les restaurants Orange sont tombés dans la marmite très tôt : en 2012, ils avaient déjà introduit 20% de bio et poursuivent « des objectifs au-delà d’Egalim : 50% de produits sains et durables et 20% de bio local pour les restaurants de plus de 200 couverts », explique Corinne GUILLAUME en charge du volet RSE.
Accompagnés par la FNAB dans le cadre de Manger Bio et Local en Entreprise, ils ont poursuivi ensuite la démarche de sensibilisation des convives, expérimenté le 100% durable, la viande 100% française, 37 mets végétariens dans le cahier des charges…
Impliquer, sensibiliser
« On n’atteint pas les objectif Egalim, sans être dans une démarche de progression continue », explique Catherine LE DANTEC pour Cantines Responsables, qui s’intéresse à la restauration collective dans les EPADH. Epadh qui sont à la traine dans l’atteinte des objectifs de la loi, mais pas résignés à le rester.
Cantines Responsables leur dédie un livret jaune à télécharger ici, contre une adresse email: https://cantinesresponsables.org/etudes/vademecum-mise-en-oeuvre-de-la-loi-egalim-dans-les-ehpad/ ). « Nos leviers sont le sourcing, introduire la végétalisation des menus, saisir les opportunités d’approvisionnement), ajuster les quantités à l’appétit des résidents… Le projet doit être porté par la direction avec la mobilisation de tout l’établissement ».
La DRIAAF a sollicité les expertises de Cantines Responsables et du GAB IdF pour accompagner 4 EPADH pilotes dans la montée de gamme de l’alimentation des résidents sans surcoût.
Eduquer dès le plus jeune âge
C’est aux enfants que s’adresse le programme Lait et Fruits à l’Ecole, piloté par France AgriMer: il soutient la distribution de produits frais pour encourager l’adoption d’habitudes alimentaires durables dès le plus jeune âge. 2300 écoles ont participé en 2024/25 en IdF. « Le programme Fruits & Lait à l’école est un levier formidable pour EGALIM. Mais pour qu’il fonctionne vraiment, il faut un accompagnement humain et technique au plus près des établissements. », a indiqué Olivier AYGAGUER pour Interfel.
Le GAB IdF est partenaire d’une action menée avec Tables Communes dans le cadre de cet appel. « La demande d’agrément est toujours possible sur le portail de France AgriMer et les procédures ont été simplifiées », rassure Vincent BUSSON, chef de l'unité interventions sur les marchés et dans les écoles.
Contractualiser
« Egalim est une obligation légale et un levier stratégique pour les territoires. L’autre outil magique, c’est la commande publique », explique Céline SANTOS NUNES, Directrice Générale du GAB IdF. « La contractualisation est un des outils qui y répond ». Et ça marche : « de jolies filières émergent, des acteurs de la transformation (CQFD, la Coopérative Bio IDF…) et plein de décideurs privés et publics y vont parce qu’ils se sont saisis d’Egalim ».
Des stratégies gagnant-gagnant
C’est le cas du PNR du Vexin. Pour Benjamin DEMAILLY et Xavier TALON, « Egalim et la restauration collective ont un effet fédérateur dans la structuration d’une filière locale blé, farine pain » : les Moulins de Char et les agriculteurs y travaillent ensemble dans le cadre du PAT.
L’argument Egalim a également aidé la Bergerie Nationale de Rambouillet à subventionner son unité de meunerie à la ferme. L’outil transforme la farine de la ferme et les céréales d’agriculteurs voisins et a permis à la Bergerie de lier des partenariats avec les écoles publiques et privées de Rambouillet. La restauration collective est au cœur du projet de la Bergerie : environ 250 repas sont servis chaque jour à une clientèle diversifiée (internes, personnels, publics extérieurs). L’établissement affiche aujourd’hui 68 % de bio et 100 % bio sur les petits déjeuners.
Bilan globalement positif pour l’Ile de France, qui doit encore résoudre la question de son approvisionnement en viande de qualité et qui n’est bien sûr qu’au milieu du gué : la dynamique est lancée, reste à la généraliser durablement.
contact
-
Fanny HEROS
Responsable Communication
07 86 51 87 33 -