Ensemble, agissons pour l’eau, le climat et la biodiversité  

Le GAB IdF était présent au Forum « Ensemble, agissons pour l’eau, le climat et la biodiversité » organisé par l’AESN le 19 juin à Paris. L’occasion de faire le point sur l’état de la ressource en eau, 6 ans après l’état des lieux précédent. 

Jean-Baptiste REVILLON, chef de service Marne Seine Essonne, a indiqué qu’« il n’y a pas d’amélioration depuis 2019. Les nappes souterraines en bon état sont inexistantes en Ile de France, en raison principalement des pesticides et des nitrates. » « Il faut intensifier les actions de restauration, de réduction des produits phytosanitaires et des engrais, développer les prairies permanentes et les haies. ». L’accent a également été mis sur la préservation des zones humides. 

Emilie BONNET DERIVIERE, cheffe adjointe du Service Politiques et Police de l’Eau de la DRIEAT Ile de France a souligné « le défi de taille dans un calendrier contraint ». 

Vincent GRAFFIN, Directeur territorial de l’AESN, a évoqué le travail de concertation lancé par l’AESN, la DRIEAT…, avec les maîtres d’ouvrage et les opérateurs de terrain pour élaborer un programme d’actions réalistes pour améliorer l’état des masses d’eau. Restitution : le 9 décembre en Commission Territoriale du Comité de Bassin. « La dynamique de protection des captages est lancée » a-t’il ajouté. Les contrats de protection des ressources en eau sur les captages prioritaires (78 en IDF) sont l’occasion de mettre en place des actions pour améliorer les pratiques agricoles, développer la stratégie foncière… » 

Cécile FEVRE, chef de projet Protection de la Ressource en Eau à la DRIEAT : « La réduction des pollutions diffuses agricoles est complexe, implique l’engagement d’une transition agricole ambitieuse qui articule une pluralité d’acteurs aux intérêts divergents. » 

Peu de divergences, mais des nuances exprimées par les 5 invités de la table ronde : « En 2020, 80% des céréaliers étaient en déficit, a expliqué Cyrille MILARD, Secrétaire Général à la Chambre d’Agriculture et céréalier conventionnel pratiquant une agriculture raisonnée. « Si je ne vis pas de mon exploitation, je ne peux pas protéger la ressource. » 

« Je laisse beaucoup faire la nature. En Bio, toute action sert la ressource, a indiqué Emmanuel QUILLOU, Co-Président du GAB IdF et céréalier bio dans les Yvelines. Et comme on est liés au marché national, on arrive davantage à tenir nos tarifs. Grâce au soutien de l’AESN, on a réussi à viabiliser des fermes sur les zones de captage. Et pour ceux qui n’ont pas accès à ces mesures, la Région Ile de France met en place une aide Bio + à partir de septembre. » Emmanuel a également rappelé la nécessité de rémunérer tous les paysans de bonne volonté, bio ou conventionnels, pour les services rendus sur les AAC. 

« Je suis un peu conventionnel et un peu Bio, parce que le chanvre n’a pas besoin de produits phytosanitaires », a plaisanté Frank BARBIER, Président de Planète Chanvre, « Il pousse très vite (9cm/j), étouffe les mauvaises herbes, il n’y a pas de maladie. Il prépare le sol pour la culture suivante, sans intrant. » Ca se corse à la récolte : la moissonneuse-batteuse spéciale pour moissonner des tiges fibreuses de 2m coûte 50% plus cher. L’outil qui sépare la tige de la fibre coûte cher aussi. Mais les marchés sont là. Grâce au soutien de l’AESN, de la Région et de l’Etat, 16 millions d’euros ont été investis pour 107 agriculteurs. Planète Chanvre prend en charge 110 000 euros par ferme. 

Thierry LEMAIRE, Administrateur de Terre de Liens a expliqué la stratégie de préservation du foncier agricole. La Présidente du Syndicat de l’Eau de l’Est Seine et Marnais, Claire CRAPART lui emboitait le pas. 58 captages sensibles ou prioritaires pour 132 communes et une problématique de nitrates et pesticides : 2 produits interdits depuis 2020 demeurent dans 9 unités de distribution. Le syndicat doit investir dans la construction d’usines de traitements au détriment de la rénovation des systèmes de distribution. 

Proactif, Vincent GRAFFIN a précisé que l’AESN propose des aides sur l’animation technique à la parcelle, sur les approches filières… « On essaie de travailler aussi à l’aval. Et globalement il nous faut acquérir des connaissances sur les volumes prélevés et engager des actions de sobriété partout où c’est possible. » Il a été dit que les actions d’animation ont un véritable effet levier sur l’émergence d’actions de protection, le GAB IdF fait et fera sa part. 



Disponible dans la médiathèque, dans les catégories : ,