Portrait de la BIO en Ile de France

Suivant la présentation du panorama national par l’Agence Bio le 12 juin, le GAB IdF zoome sur l’Ile de France. L’Observatoire Régional 2025 de l’Agriculture Biologique (AB) précise les tendances annoncées en février, détaille la filière de l’amont à l’aval : perte de surfaces, changements de profils des nouveaux installés, consommateurs séduits par l’offre en vente directe et magasins spécialisés… Une publication soutenue par l’AESN, la Région Ile de France, en lien avec la DRIAAF et l’Agence BIO. 


2024 : première année de recul sur les surfaces en Ile de France 

La perte de surfaces cultivées en AB en valeur absolue est ramenée à 316ha par rapport à l’année précédente. Si la baisse de Surface Agricole Utile (SAU) en AB vaut pour tous les départements à l’exception de la petite couronne (+1,18%), c’est dans les Yvelines qu’est la plus significative (-7,45%) et dans le Val d’Oise (-2,48%). L’Essonne (-0,23%) et la Seine et Marne (-0,1%) stabilisent. 

Le nombre d’arrêts est comparable à fin 2023 (37 contre 32), ce qui ne veut pas dire que la nouvelle est bonne. Au total 1292ha ont été déconvertis, compensés en partie par les reprises, les poursuites de conversion qui représentent 67% des nouvelles surfaces engagées, et les installations, plus nombreuses qu’à fin 2023 (34 contre 23). 

« Les déconversions touchent majoritairement des fermes en grandes cultures, indique Myriam RAFRAF, chargée de mission Observatoire au GAB IdF, ces arrêts font plus de mal en termes de surfaces, mais la dynamique d’installation est réelle. Le seul indicateur surfacique masque l’arrivée de nouveaux profils de fermes. » 

Sous-représentation des productions historiques parmi les 39 nouvelles fermes 

L’Ile de France est historiquement une région céréalière et maraîchère. Ces profils sont désormais moins représentés parmi les nouveaux installés : à titre d’exemple, la Seine et Marne qui regroupe 42% des fermes AB de la Région, accueille 15 nouvelles exploitations: 3 en viticulture, 3 élevages, 2 maraîchage, 1 apiculture, 1 arboriculture, 1 grandes cultures. 

Plus globalement, le nombre de pépinières a doublé depuis 2020, passant de 10 à 19 et de 6 à 12ha. La Région compte 34 fermes en viticulture en 2024, elles étaient 13 en 2020. 25 exploitations font de la viticulture leur production principale, contre 5 en 2020. Les Plantes à Parfums Aromatiques et Médicinales (PPAM) sont passées de 13 à 26 fermes PPAM en production principale, auxquels s’ajoutent 39 ateliers de diversification (21 en 2020). Et les surfaces associées sont passées de 54,5 à 92,2ha en 5 ans. On approche la centaine de fermes pratiquant l’élevage, contre 64 en 2020. Et on est passés de 52 900 à 74 300 volailles de chair et de 46 350 poules pondeuses à 106 650 volailles. Les apiculteurs sont passés de 16 à 23, pour 3 fois plus de ruches.  

Le rôle clé des productions historiques 

Si le paysage bio francilien se diversifie, les grandes cultures et les légumes représentent encore 67% des 38 484ha et les ¾ des 671 fermes en AB de la Région. 

Le fait que ces productions historiques séduisent moins les nouveaux entrants est préoccupant, car ce sont aussi les fermes les plus nombreuses à reprendre. Sur 146 fermes (11624ha) dont les chefs d’exploitation ont plus de 55 ans en 2024, 64 sont en grandes cultures et 31 en maraîchage. 

Comme le disait Laure VERDEAU, Directrice de l’Agence Bio en conférence de presse : « alors que la demande frémit, il serait dommage que le marché ne profite pas aux productions françaises ». 

Consommateurs présents, Egalim en progrès 

Car effectivement les consommateurs répondent présents en vente directe et dans les magasins spécialisés qui enregistrent une augmentation de leur chiffre d’affaires de +6,5% (Agence Bio), tandis que la grande distribution continue de se désengager. 

En restauration collective, le nombre de télé-déclarants publics et privés sur le site "macantine" a augmenté de 80%. Et 34% des télé-déclarants franciliens ont atteint les objectifs d’approvisionnement Egalim, contre 24% au niveau national. (https://ma-cantine.agriculture.gouv.fr/accueil

En Ile de France et partout en France, les fermes biologiques produisent des produits de qualité, avec des pratiques qui préservent l’eau, l’air, les sols, la biodiversité et notre santé. La FNAB appelle le gouvernement à sécuriser l’offre de produits bio d’origine France avec une politique publique agricole de soutien à la Bio plus efficace. Rappelons que l’Agriculture Biologique, au-delà d’intéresser le public, agit pour notre intérêt général. 


Contacts

  • Myriam RAFRAF

    Chargée de mission Observatoire
    06 82 57 27 00
    observatoire@bioiledefrance.fr

  • Fanny HEROS

    Responsable Communication
    07 86 51 87 33
    f.heros@bioiledefrance.fr

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